La bataille du rail a commencé !
Dans un communiqué de presse publié le 17 Novembre, la SNCF annonce sa décision d’ouvrir, d’ici 2028, 300 cabines de téléconsultations dans les gares. Cette annonce de la SNCF, une entreprise détenue à 100% par l’État, a été immédiatement suivie par Michel-Edouard LECLERC annonçant son intention d’ouvrir des centres de télémédecine dans ses centres commerciaux !
Comment peut-on croire aux intentions réelles du Gouvernement et de la CNAM qui se disent préoccupés par les dérives de la financiarisation face à de tels agissements ?
Monsieur le Ministre de la Santé et de la Prévention, qu’allez-vous répondre aux français à qui on propose une ubérisation de leur système de santé ? Peut-on penser sérieusement que la médecine se fait à la va vite entre deux correspondances de trains ou entre deux rayons de supermarchés ?
Les médecins sont à bout. Ils n’en peuvent plus de cette politique qui souffle le chaud et le froid. Alors que nous venons à peine de reprendre les négociations conventionnelles où la CSMF s’engage avec volontarisme et sens de la responsabilité. Alors que les premières séances se déroulent, cette fois-ci, dans un climat apaisé et constructif, les médecins libéraux se demandent réellement à quoi joue le Gouvernement auquel vous appartenez et qui est l’unique actionnaire de la SNCF.
Les français n’en peuvent plus de leurs difficultés croissantes d’accès aux soins. Monsieur le Ministre, nous savons tous que vous héritez d’une situation difficile. Il serait injuste de vous en tenir responsable. Mais les médecins et nos concitoyens ont-ils à pâtir de ces politiques publiques qui ont trop longtemps oublié la médecine de ville jusqu’à oublier que cette médecine de ville était la porte d’entrée dans le système de santé de tous nos concitoyens ?
Nulle polémique de notre part. Comme vous, nous souhaitons remettre sur les rails notre système de santé. Mais sur de bons rails qui ne sont certainement pas ceux d’entreprises qui n’y voient que l’appât du gain à moindre coût. Il est temps de siffler la fin de ce match. On ne joue pas avec la santé des français. L’exercice médical est une pratique sérieuse et difficile. Cela ne peut pas se transformer en un business juteux aux profits de groupes financiers. Faites stopper cette dérive de l’ubérisation et de la financiarisation de notre système de santé. Et cette fois-ci, c’est de votre responsabilité. Nous comptons sur vous.
Docteur Franck DEVULDER
Président de la CSMF
