La Lettre de la Conf’ du 20 novembre 2023

« Je suis prêt à aller loin dans la revalorisation tarifaire »

Ces propos sont ceux de Thomas FATOME, Directeur Général de l’Assurance Maladie, qui répondait au Figaro le jour de la reprise des négociations conventionnelles. Le ton a changé. La méthode aussi. Chacun d’entre vous a ainsi accès aux documents présentés pendant ces négociations sur https://www.ameli.fr/medecin/negociations-conventionnelles. Mais surtout, le mot clé de ces nouvelles négociations est devenu l’attractivité de la médecine libérale, gage d’un meilleur accès aux soins pour nos concitoyens. 

Il serait bien présomptueux de penser que cela va être facile. Cependant, les principaux acteurs de ces négociations semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation de notre système de santé et tout particulièrement de la médecine libérale. Les difficultés d’accès aux soins sont devenues une des premières préoccupations des français. Si nous échouions, les patients en seraient les premières victimes. Si nous échouions, les fondements même du dialogue conventionnel seraient remis en cause par les élus. 

Osons affirmer que nous devons parvenir à un accord. Certes, pas quoi qu’il en coûte !  En tout cas, pas quoiqu’il en coûte au médecin libéral trop longtemps oublié des politiques de santé. Mais la situation de notre système de santé nous oblige tant du côté de l’Assurance Maladie et du Gouvernement que des syndicats médicaux. C’est en tout cas la vision que porte la CSMF.  Nous vivons une période inédite où les français n’en peuvent plus de leurs difficultés croissantes d’accès aux soins. Ils n’y peuvent rien ! Les médecins, non plus ! 

Aurélien ROUSSEAU promet une discussion « difficile ». Comment l’imaginer autrement en effet? Si nous partageons tous le même diagnostic, si le choc d’attractivité attendu par la médecine libérale est la clé d’un virage à angle droit que les français attendent, nous craignons tous un manque de moyen pour y parvenir.

Des décisions fortes sur la pertinence et la qualité vont nous y aider. Nous devons aborder cette évolution en responsabilité, en se basant sur nos recommandations professionnelles et scientifiques. Mais, cette responsabilité doit être celle de tous. Si une fois encore, seuls les médecins libéraux en étaient concernés, on échouerait. La pertinence et la qualité sont l’affaire de tous, médecins salariés et libéraux, autres professions de santé mais aussi usagers. Si, comme chez nos voisins européens, nous parvenons à valoriser la pertinence et la qualité des soins, nous aurons sûrement fait un grand pas dans la défense de notre pacte social.

Mais cela suffira-t-il ? La question qui nous hante est bien celle des moyens nécessaires à ce choc d’attractivité.  C’est dans cet état d‘esprit que la CSMF défend un OPTAM pour tous solvabilisé, non pas tant comme programme politique, mais comme moyen pour rendre attractive la médecine libérale, porte d’entrée dans le système de santé, et répondre aux besoins de soins des français aujourd’hui et demain. Cette réflexion doit être menée sans passion mais en responsabilité en lien avec les usagers, la CNAM, le Gouvernement et les complémentaires santé. 

Rien ne doit être négligé pour améliorer l’accès aux soins des français dans le respect du pacte social qui fait le ciment de la nation.

Docteur Franck DEVULDER

Président de la CSMF