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ACCÈS AUX SOINS CET ÉTÉ : LIMITER LES PERTES DE CHANCE POUR LA SANTÉ DES FRANÇAIS
Des structures mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR) et des urgences fermées, des médecins généralistes en vacances et non remplacés : une situation d’une ampleur jamais connue en France attend les Français cet été.
Les médecins, qu’ils soient libéraux ou hospitaliers, n’ont pas à culpabiliser de ce constat car ils n’en sont en rien responsables. Les coupables sont connus : ceux qui nous gouvernent depuis trente ans. Ils ont planifié la pénurie de médecins et ont mis en place un management maltraitant dans les hôpitaux qui fait que le mot « soigner » a fini par être vidé de son sens.
Ce sont les mêmes qui, il y a un an, ont transformé le beau projet du service d’accès aux soins (SAS) en fiasco du fait d’un avenant à la convention médicale malfaisant.
Seul le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), adepte du « doctor bashing », a trouvé la parade pour combler cette carence : obliger les médecins généralistes à faire des gardes. À quel besoin cela répond-il puisque ces gardes sont déjà assurées sur 96 % du territoire les week-ends et jours fériés, et sur 95 % du territoire en soirée jusqu’à minuit ? Le président de la FHF veut-il alors obliger les médecins généralistes qui travaillent déjà plus de cinquante heures par semaine à faire des gardes dans les services d’urgence ? De tels propos démagogiques ne peuvent que donner raison aux syndicats de médecins hospitaliers qui accusent la FHF de connivence délétère avec le pouvoir politique en place.
Alors quid pour cet été ?
Comme ils ont su le faire pendant les deux années de crise sanitaire que nous venons de traverser, c’est aux médecins, libéraux et hospitaliers, de se réunir sur chaque territoire et de tenter d’améliorer l’accès aux soins avec les ressources humaines dont ils disposeront. Face à une telle crise, l’absence d’organisation ne peut être qu’un facteur aggravant.
Il n’y aura pas une réponse type, mais une multitude d’organisations différentes proposées par les médecins pour répondre au mieux aux demandes de soins de la population sur chaque territoire.
Certaines voient déjà le jour : régulation à l’accueil aux urgences, renforcement de la régulation libérale, médecins d’astreinte ou binômes médecins généralistes et infirmiers pour prendre en charge les soins non programmés. D’autres sont envisagées : permettre à nouveau la téléconsultation téléphonique pour libérer du temps médical, permettre aux médecins retraités de participer à ces organisations comme pour les centres de vaccination, acheminer les patients aux lieux de consultation pour éviter la perte de temps liée aux visites à domicile…
Les médecins auront bien sûr une surcharge de travail alors que les limites de l’acceptable sont déjà franchies, mais l’éthique qui les habite leur commande de limiter au maximum les pertes de chance que connaîtront malheureusement certains Français cet été.
Ces organisations, pour être incitatives auprès du plus grand nombre de médecins, devront bénéficier de financements supplémentaires.
Les Français auront aussi leur rôle à jouer en ne sollicitant notre système de santé qu’à bon escient.
L’été, c’est dans un mois, et il ne reste donc que quinze jours pour savoir si le gouvernement et les agences régionales de santé permettront aux médecins libéraux et hospitaliers la mise en place d’organisations adaptées à leurs territoires.
Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF
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