Alors, le Ségur va-t-il fonctionner auprès des médecins ? Jean-Michel Lemettre, délégué départemental 37 Les Généralistes CSMF et membre de la Commission informatique de la CSMF a répondu à cette question du Quotidien du Médecin :
« Établir un premier volet de synthèse médicale pour un patient donné représente un énorme boulot pour les médecins : il faut retracer les antécédents médicaux, les traitements, les allergies, les vaccinations, etc., et tenir à jour. Cela prend au moins 30 minutes par dossier patient. Quel intérêt si les urgences et les hôpitaux ne l’utilisent pas ? Il n’y a aucune valeur ajoutée pour le patient. Or, les GHT ne seront en capacité technique de le lire qu’en 2024, voire 2025, alors qu’on presse les médecins de s’équiper. C’est une énorme épine dans le pied pour le système de santé ».
Quant aux nombreux médecins actuellement en fin de carrière :
« Les médecins qui ont 60 ans, sont encore souvent en exercice isolé et trouvent très difficilement un successeur – soit environ 20 % des médecins – ont-ils intérêt à changer de logiciel dans les deux ans qui viennent ? Le changement de logiciel va-t-il leur permettre de mieux soigner les patients ? Certes, le forfait structure doit financer l’équipement informatique et représente une certaine somme, mais certains médecins préféreront s’en passer. Le numérique doit être une aide et pas une contrainte ou une charge. »
Embaucher un assistant médical pour changer sa vie
Interrogée par APMnews sur l’embauche de son assistante médicale, la secrétaire générale des Généralistes CSMFSylvaine Le Liboux a déclaré : « cela m’a changé la vie, tout simplement ».
Elle fut une des premières à bénéficier du dispositif, motivée par l’annonce du départ à la retraite sans successeur d’un de ses collègues.
Aujourd’hui loin de regretter son choix, elle estime que son assistante médicale lui fait gagner 5 minutes par consultation. Ceci lui a permis de devenir médecin traitant de 400 patients supplémentaires et de voir 500 patients de plus en file active.
L’arrêté qui fixe les nouvelles orientations du DPC est paru le 9 septembre, et les fiches de cadrage ont été disponibles dans la foulée. L’imposant document de l’agence nationale du DPC de 542 pages, propose un canevas de réponse pour les 205 orientations prioritaires retenues, contre 256 dans la précédente mouture. Une première lecture comparative de l’arrêté récemment publié et des fiches de cadrage versus la précédente version met en lumière certains points intéressants à considérer.
Le législateur semble considérer comme acquis certaines évolutions, l’appui à la construction et à la mise en œuvre de projet d’exercice coordonnée disparait, et l’activité physique adapté passe de la promotion au déploiement. A l’inverse, l’expression « repérage et conduite à tenir » apparait six fois, alors que cette expression classique pour un médecin n’était pas mentionnée dans les deux dernières versions.
Je ne sais s’il faut y voir le signe d’un effet post covid, mais la vaccination est passée en pole position. Le diagnostic précoce et la prise en charge de l’endométriose, grande cause nationale en 2021, se voit attribuer une orientation spécifique (N°23) alors qu’elle n’apparaissait que dans une orientation plus large traitant des problématiques de la santé de la femme (N°34). A l’heure où se profile l’ouverture d’une convention citoyenne sur la fin de vie, la prise en change palliative et l’accompagnement de fin de vie passe de la 40° à la 8° place. L’évaluation et la prise en charge de la douleur gagne la 3° place (10° dans la version précédente), et apparaissent le repérage et la conduite à tenir face aux violences et suspicions de violence chez l’adulte (N°5) et l’enfant (N°6).
La recherche du nombre d’occurrence de certains mots traduit bien notre époque. Le mot « sénior » cité quatre fois dans la mouture de 2020, apparait dix fois dans cette dernière version, à l’inverse le mot « âgé » passe de 2661 occurrences à 1640, la « perte d’autonomie » n’est citée que dix fois contre trente-deux précédemment. Le mot « violence » passe de 41 à 81 occurrences.
L’infirmier de pratique avancée fait son entrée avec 16 occurrences, l’assistant médical apparait une petite fois, alors que ni l’un ni l’autre n’étaient cité dans la version précédente. A l’inverse « douleur » et « souffrance » sont deux fois moins retrouvés, et il est également moins question de « patients » et « d’usagers ».
« Innovation », « coordonné(e) » et « coordination » se maintiennent.
Les mots nous trahissent si bien…
Isabelle Carayon Directrice scientifique de l’ACFM
Signature d’un accord entre Les Libéraux de Santé et les fédérations d’organismes de complémentaires santé
Les Libéraux de Santé, dont fait partie la CSMF, ont signé un accord de collaboration avec les trois fédérations d’organismes complémentaires santé : CTIP, Mutualité Française et France Assureurs.
L’espace de dialogue ainsi créé permet un co-paiement des soins par l’assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé. Il vise à améliorer les dispositifs de dispense d’avance de frais par les patients, ainsi que la conception et le déploiement d’actions de prévention et de santé publique.
Deux paiements forfaitaires sont prévus la semaine prochaine : la deuxième avance du forfait médecin traitant mercredi, puis le dernier paiement du forfait requérant vendredi.
Le calendrier des prochains versements forfaitaires est disponible en version imprimable sur notre site.
Université d’été : profitez des dernières places de formation disponibles
L’université d’été de la CSMF s’ouvrira dans moins d’une semaine et il ne reste plus que quelques places pour les formations de ce week end, alors ne tardez pas !
Trois DPC sont disponibles : soins palliatifs, innovation numérique en santé et initiation à la médecine environnementale. Une journée de formation FAF est également prévue avec le matin « Un assistant médical : pas d’avenir sans assistant médical ? » et l’après-midi « Comment mieux vivre son entreprise médicale ? ».