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La Lettre de la Conf’ du 28 octobre 2024

Lundi 28 octobre 2024

UNIVERSITARISONS NOS TERRITOIRES !

La publication récente de l’atlas 2024 de la démographie médicale par le Conseil National de l’Ordre des Médecins nous démontre à nouveau les difficultés démographiques auxquelles nous sommes confrontés. Si on dénote une hausse modeste du nombre de médecins, elle ne se fait qu’en trompe l’œil. Si le nombre de médecins en activité totale, régulière ou intermittente est de 237 300, soit une hausse de + 1,4 % en un an, cette hausse n’est que de 0,8% pour les médecins en activité régulière quand elle est de 6,6% chez les retraités actifs et 1,6% chez les intermittents.

Quand on y regarde de plus près, on constate des inégalités territoriales qui doivent nous interroger. La proportion des médecins de moins de 40 ans en activité est prédominante le long des côtes de la Manche et de la côte Atlantique quand la proportion des médecins de plus de 60 ans en activité prédomine dans ce que le CNOM dénomme la diagonale du vide allant de la frontière belge au Périgord.

Loin de moi l’idée de remettre en cause la liberté d’installation. Ce serait une profonde erreur comme l’a d’ailleurs reconnu le Président de la République en début d’année. Les solutions sont multiples allant d’une réflexion sur l’évolution galopante des effectifs des médecins salariés en particulier dans les structures hospitalières, du choc d’attractivité défendue par la CSMF avec vigueur et constance, de la simplification de nos exercices, d’une meilleure prise en compte de la qualité de vie au travail mais aussi et surtout de la formation et des lieux de formation. 

Souvenons-nous de notre serment d’Hippocrate ! “Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères”

La formation des futurs médecins ne peut plus être le seul apanage des CHU. Le monde a changé. Le nombre d’étudiant en médecine a été multiplié par 4 en 30 ans ! La CSMF propose d’universitariser les territoires et de créer des Communautés Universitaires Territoriales de Médecins Hospitaliers et Libéraux. Elles seraient ouvertes à tous les médecins qui en exprimeraient le désir et dont l’engagement territorial dans la formation des futurs médecins devra être reconnu et valorisé. 

Cette universitarisation des territoires est une nécessité aux vertus multiples : économie de moyens, formation de réseaux intergénérationnels, renforcement des coopérations au service de la santé, de la prévention et de la qualité des soins, formation professionnelle permanente et recherche clinique.

Docteur Franck DEVULDER

Président de la CSMF

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