Nous sommes en 2023. Toute la Gaule se vide irrémédiablement de ses médecins.
Toute ? Non ! Quelques villages peuplés d’irréductibles praticiens gaulois résistent encore et toujours à la morosité. Et la vie n’est pas toujours facile pour ces valeureux guerriers.
C’est la révolution dans le village d’Empatix ! Avec la proposition de loi RIST, tous les médecins sont dégoûtés, et les para-médicaux bien gênés de cette encombrante loi dont ils n’avaient guère besoin vu l’ensemble des problèmes auxquels ils sont confrontés.
« C’est la guerre ! déclare Aspirine. Tout n’est que mépris depuis le début des négociations conventionnelles. Aucune confiance dans nos médecins, et notre métier vendu à la découpe.
– C’est la médecine Uber Rist ! renchérit Heurfix. Rien de moins que la mort du médecin traitant. Alors que le parcours de soins avait permis de donner de la cohérence au suivi, d’échanger entre spécialistes et généralistes, de contribuer à redorer la médecine générale, ce gouvernement veut tout détruire d’un coup.
– Les jeunes connectés pourront donc consulter à volonté les kinés ou faire faire les devoirs des enfants par les orthophonistes. Pendant que nos patients Alzheimer ne trouveront personne… avance Ankylosix.
– C’est l’humiliation de trop…
Empatix, d’un ton solennel, prit la parole :
– Quelle est notre faute, quel est notre crime ?
Sommes-nous responsables des politiques de santé depuis trente ans, des limitations budgétaires, du numerus clausus, de la non attractivité des tarifs ayant découragé les plus jeunes à s’installer ?
N’avons-nous pas toujours répondu présent, comme lors de la crise sanitaire, organisant toute la réponse territoriale ?
Le politique préfère tuer ce corps intermédiaire décidément trop encombrant, trop indépendant, trop incontrôlable qu’est le médecin traitant et le remplacer par cette nouvelle médecine UBER RIST, Médecine à deux vitesses, celle des officiers de santé pour les uns et d’une médecine des assurances pour les autres.
La Loi Rist votée à l’Assemblée Nationale ouvre la voie à une désorganisation anarchique du système, une médecine open bar catastrophique, une uberisation totale de la santé.
Peut-on rester impuissants, amorphes, devant une telle dégradation de notre système, alors qu’une volonté politique forte pourrait sauver la médecine libérale ?
Les semaines qui viennent sont décisives : soyons prêts à une mobilisation forte, massive et sans précédent.