La profession médicale unie contre les transferts de compétences
Par une lettre commune adressée à la commission des affaires sociales du Sénat, le Conseil National de l’Ordre des Médecins et les six syndicats représentatifs font front commun pour défendre le métier de médecin.
Ce courrier dénonce les dispositions contenues dans le PLFSS 2022 qui instaure l’accès direct des patients aux orthophonistes, aux orthoptistes, aux masseurs kinésithérapeutes et aux infirmiers de pratique avancée.
Face à un texte qui présente le projet d’une médecine sans médecins, la CSMF interpelle le gouvernement pour qu’il entende cette réaction commune et unanime de tous les représentants des médecins, et qu’il fasse confiance aux professionnels de santé pour faire évoluer eux-mêmes leurs missions, leurs contours d’activités dans une coordination garantissant la sécurité et la qualité des soins accessibles à tous.
Baisse de la rémunération des libéraux en centre de vaccination : une politique désincitative d’une extrême maladresse
Le gouvernement souhaite que la vaccination s’effectue désormais dans les cabinets de ville. Pour parvenir à ses fins, il tente donc de chasser les médecins libéraux des centres qu’ils avaient eux-mêmes mis en place. Ainsi, la rémunération en centres de vaccination connaitra une forte baisse : le tarif de la demi-journée de vacation diminuera de 100€.
Interrogé par Egora, le président des Généralistes CSMFLuc Duquesnel juge cette politique désincitative « d’une extrême maladresse ».
Il estime risqué d’inciter ainsi les centres à fermer, particulièrement s’il venait à être décidé la généralisation de la troisième dose à l’ensemble des Français :
« L’image renvoyée à ces professionnels qui ont quitté leur cabinet, qui ont dégagé du temps pour remplir une mission supplémentaire est déplorable. Pour faire le même travail, ils seront moins rémunérés… Si c’est ça le remerciement, le risque est qu’ils arrêtent, que des centres ferment et que des territoires aient des difficultés d’accès à la vaccination. »
Parcours de soins simplifié : « une fausse réponse à un vrai problème » pour le SNORL
Le Syndicat National des Médecins spécialisés en ORL et chirurgie Cervico-Faciale (SNORL) s’est fermement opposé à l’accès direct des patients à l’orthophoniste.
Il appelle à l’organisation d’Etats Généraux de la Médecine afin de promouvoir l’accès à la médecine, par opposition à ces nouvelles mesures favorisant un « accès aux soins » jugé démagogique et « symbole d’un consumérisme médical incontrôlé et d’une conception insensée d’un système de santé toujours plus coûteux et inefficace ».
SNOF : Plus de 9 ophtalmologistes sur 10 s’opposent à l’ouverture de la primo-prescription aux orthoptistes
Le SNOF a mené une étude sur la perception par les ophtalmologistes de l’ouverture de la prescription initiale des lunettes et lentilles de contacts aux orthoptistes. Le constat est sans appel : sur les 1986 répondants, 94% estiment que la formation des orthoptistes est insuffisante pour assumer ce type de consultation, qui permet souvent de diagnostiquer des pathologies plus graves. Ceci inquiète donc 95% d’entre eux, pour qui ce transfert de compétences constitue une menace sérieuse sur la qualité de la prise en charge des soins oculaires.
La mise en place du travail aidé en ophtalmologie avait pourtant permis une meilleure collaboration sous la supervision de l’ophtalmologiste et une réduction considérable du délai de prise de rendez-vous. Pour le président du SNOFThierry Bour : « En plus de conséquences délétères sur la prise en charge des patients, l’article 40 détruirait tout ce travail collaboratif installé entre les professionnels de santé, en instaurant un climat de méfiance au sein de la filière. »
Le SYFMER appelle à l’union des disciplines médicales concernées par la détérioration des parcours de santé
Pour le SYFMER, l’accès direct aux kinésithérapeutes, orthophonistes et orthoptistes prévu par le PLFSS se déploie d’une façon autoritaire, technocratique et fragmentée.
Il s’agit de mesures de bricolage qui confondent première intention, premier recours et pratiques avancées en bafouant le droit au diagnostic des populations démunies ou isolées.
Le SYFMER pointe également l’occultation de la filière de réadaptation dans le rapport Sibille. Celle-ci nécessiterait « une réorganisation profonde des soins et des services sociaux, une politique rénovée de formation des professionnels, un système d’information robuste, une budgétisation et des comptes publics spécifiques ».
SNN : le diagnostic et le projet thérapeutique sont des prérogatives du médecin
Le Syndicat National des Neurologues se dit favorable aux délégations de tâche mais réaffirme un important principe : le diagnostic et le projet thérapeutique sont des prérogatives du médecin.
Pour le SNN, l’accès direct aux orthophonistes et kinésithérapeutes ne peut s’envisager que si cet accès s’inscrit dans un parcours de soins validé par le conseil national professionnel de la spécialité et s’ils s’engagent à mettre en place des créneaux dédiés pour les nouveaux patients et faciliter une prise en charge de qualité et pertinente.
Ces délégations doivent se construire dans une négociation entre professionnels de santé et non être décrétées dans un débat parlementaire au hasard des amendements.
Déserts médicaux : les médecins salariés ne sont pas une solution
La Nouvelle République s’est intéressé cette semaine au combat du maire de Poulaines (Indre) pour obtenir l’installation d’un médecin dans sa commune.
La Secrétaire Générale des Généralistes CSMF et présidente de la CPTS du Boischaut-Nord Sylvaine Le Liboux s’est exprimée sur cette problématique. Elle estime notamment que les centres de santé avec des médecins salariés ne constituent pas une solution : « Toutes les communes et les départements qui ont fait ce choix le regrettent car c’est un gouffre financier sans véritable résultat de continuité et de permanence des soins. »
Parmi les solutions envisagées, elle évoque la construction de logements agréables pour les étudiants en médecine, le recrutement d’assistants médicaux et la mise à disposition de locaux permettant de les accueillir.
« Soigner et exercer demain : bienvenue dans le Cabinet Médical 2030 », l’étude réalisée par Doctolib en partenariat avec la Maison de l’Innovation de la Médecine Spécialisée est disponible en téléchargement gratuit.
Vaccination de l’enfant : la priorité n’est pas là aujourd’hui
Invité sur le plateau de BFMTV, le président Jean-Paul Ortiz a rappelé que si la vaccination des enfants constituera une forte participation à l’immunité collective, elle n’était pas encore à l’ordre du jour.
En effet, les études de Pfizer sur 2 300 enfants n’offrent pas un recul suffisant et l’agence européenne n’a pas encore rendu son verdict sur l’utilisation ou non du vaccin Pfizer chez les 5-11 ans. La priorité aujourd’hui doit plutôt être mise sur la troisième dose pour les populations les plus âgées.
Forum Innovation Santé : venez assister aux conférences !
Le Forum Innovation Santé se tiendra les 8 et 9 décembre au Palais des Congrès du Futuroscope (Poitiers).
Les start ups et entreprises peuvent s’y inscrire pour des rendez-vous établis par matchmaking.
L’événement offrira également la possibilité d’assister à de passionnantes conférences ouvertes à tous sur inscription :
Conférence inaugurale de la Maison de l’innovation de la Médecine Spécialisée : le Cabinet médical 2030
Doctolib : Coordination des soins : du concept aux outils
Medaviz : L’innovation au cœur du décloisonnement de la pratique libérale
Withings : Le tensiomètre connecté : au cœur de la révolution du suivi de l’hypertension
AG2R LA MONDIALE : L’innovation : outil de développement de la culture de prévention
SANOFI : De l’innovation thérapeutique à l’innovation technologique
Medtronic : L’innovation 4.0 appliquée au monde de la santé
CSMF : Le cabinet numérique
L’accès aux conférences est gratuit mais limité aux seuls inscrits. Vous pouvez dores et déjà faire votre demande d’inscription, suite à laquelle vous recevrez un lien vous permettant de vous inscrire pour chacune des conférences qui vous intéressent.