Si le financement de notre système de santé a toute sa place et permet en particulier de répondre aux défis de l’innovation, la CSMF s’inquiète depuis des années des dérives de la financiarisation. La CSMF a été entendue au point que la financiarisation fasse l’objet d’une analyse spécifique dans le dernier rapport “charges et produits” récemment publié par la CNAM. Cette dernière propose la mise en place d’un observatoire de la financiarisation mais cela suffira t-il aux vues de certains agissements ?
Il a été porté à la connaissance de la CSMF une lettre adressée par un groupement financier à une association de jeunes médecins défendant une pratique indépendante de la radiologie, les mettant en demeure de cesser de proférer des affirmations trompeuses et erronées au regard de la législation française. Une même mise en demeure a été adressée au Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins des Bouches du Rhône.
Il n’appartient pas à la CSMF de commenter ce courrier, ni encore moins de se substituer à la Justice qui pourrait être saisie. On peut simplement constater que les enjeux de la financiarisation bouleversent les règles de notre système de santé. Si la CSMF en débattra lors de ses Universités dont le titre est “Financiarisation de la Médecine Libérale : un virage dangereux ?”, la CSMF demande en urgence au nouveau Ministre de la Santé et de la Prévention, de protéger les médecins libéraux. Il en va de l’indépendance de notre système de santé. Il en va du libre choix des patients. Si le financement de notre système de santé doit être accompagné, les dérives de la financiarisation doivent être combattues par un arsenal législatif adapté.
Docteur Franck DEVULDER
Président de la CSMF