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La Lettre de la Conf’ du 27 janvier 2025

Evaluer la pertinence et la qualité des soins : allons-y!

La médecine française est souvent citée en exemple. Et malgré cela, nous sommes encore loin de la culture de l’évaluation de la pertinence et de la qualité des soins.

En 2023, la France a consacré 11,8% du PIB aux dépenses de santé, seconde place en Europe derrière l’Allemagne à 12,6% mais loin des Etats Unis à 16,5%. Les dépenses de santé courante progressent de plus de 4% par an. Imaginer que la France puisse suivre ce rythme est un leurre. Cela amènerait les dépenses de santé à 20% du PIB en 2030. Qui peut raisonnablement imaginer que la société française l’accepterait. Alors que faire ?

Réformer en profondeur un système de santé né de l’après-guerre, centré sur le seul soin curatif et sur l’hôpital. C’est une évidence que porte la CSMF !

Continuer les coups de rabots dont sont aujourd’hui victimes la biologie médicale et l’imagerie ?  C’est une hérésie dénoncée par la CSMF  ! A qui le tour d’ailleurs ?

Faire une entrée fracassante dans l’évaluation de la pertinence et de la qualité des soins; C’est pour la CSMF une nécessité ! Apprenons à regarder hors de nos frontières et à retenir quelques enseignements rapportés par l’Institut Montaigne : 

  • de la Suède, où les indicateurs de résultats sont intégrés dans les autorisations des activités de soins et de certification des praticiens
  • des Etats-Unis où la part de la rémunération à la qualité a été augmentée dans les revenus des médecins et des établissements de santé. 
  • du Royaume Uni où la transparence et l’accessibilité des données permet aux patients de s’orienter dans le système de soins et aux professionnels de santé de comparer leurs pratiques.
  • des Pays-Bas qui ont mis en place un chemin progressif de recueils et de publications des indicateurs de qualité par les établissements de soins.

Pour la CSMF, l’évaluation de la qualité et de la pertinence, c’est maintenant !

Notre message tient en 4 points : 

  1. Les indicateurs doivent être co-construits et acceptés par l’ensemble des acteurs du parcours de soins. 
  2. C’est au professionnel de santé, avec les patients, de s’emparer de cette question avant que nos tutelles ne nous l’imposent et probablement de façon moins appropriée. 
  3. L’objectif n’est pas de punir ou de  pénaliser. Il s’agit au contraire de donner les outils afin de permettre la création d’un cercle vertueux d’amélioration des pratiques. 
  4. Entrer dans une démarche nouvelle centrée sur la pertinence et la qualité des soins nécessite de la valoriser et de la gratifier.

Docteur Franck DEVULDER

Président de la CSMF