DMP : il est grand temps de passer la seconde!
Lancé en janvier 2022, “Mon Espace Santé” permet à chacun de stocker et de partager ses données comme ses documents de santé en toute sécurité, pour être mieux soigné.
Plus de 95% des assurés sociaux disposent aujourd’hui de “Mon Espace Santé”. 20% des français ont activé leur profil. Près de 300 millions de documents médicaux alimentent chaque année “Mon Espace Santé”. Un document de santé sur 2 est désormais directement envoyé vers le dossier médical de “Mon Espace Santé” du patient par les professionnels de santé. A l’issue de la vague 1 du Ségur numérique dans le secteur sanitaire, une large majorité d’établissements et de professionnels de santé sont équipés de logiciels leur permettant d’envoyer de manière simple et systématique les documents de santé clés dans les dossiers médicaux de “Mon Espace Santé”. Ces mises à jour logicielles « Ségur » ont ainsi bénéficié à plus de 50.000 médecins libéraux, à environ 2.000 établissements de santé représentant plus de 80% de l’activité hospitalière du pays, aux deux tiers des laboratoires de biologie médicale de ville, à plus de 7 sites de radiologie de ville sur 10, et à plus de 90% des officines.
Tout semble donc aller parfaitement bien dans le monde du numérique en santé. Et bien, non ! Tous les mois, entre 100 000 et 200 000 dossiers médicaux sont consultés par les professionnels de santé. Cela est très insuffisant quand on le rapporte aux 2 millions de consultations par jour faites en libérale et aux 50 000 passages aux urgences par jour.
La vague 2 du Ségur numérique facilitera et généralisera ces pratiques de consultation de “Mon Espace Santé” dans chaque secteur du champ sanitaire. Il est plus que temps de la déployer.
Le DMP doit pouvoir être consulté dans tous les services d’urgence. Aujourd’hui, il n’est pas intégré dans le DPI (dossier patient informatisé) des établissements.
Le DMP doit pouvoir être consulté en quelques clics et permettre d’importer les informations et les documents pertinents dans nos logiciels métiers avec l’accord du patient. Aujourd’hui, si l’alimentation du DMP fonctionne bien, sa consultation reste beaucoup trop complexe. L’authentification pour pouvoir se connecter est essentielle en termes de sécurité: des alternatives à la carte CPS doivent être mises en œuvre sans délai en établissements.
Il est grand temps de mettre un coup d’accélérateur et de passer la seconde ! Sans cela, les pouvoirs publics ne pourront pas se plaindre de voir des projets venir concurrencer le DMP.
Docteur Franck DEVULDER
Président de la CSMF