Passer au contenu principal

La Lettre de la Conf’ du 07 avril

ANALYSE D’UN VOTE « HISTORIQUE »

Le mercredi 2 Avril, les députés ont voté par amendement l’article de la PPL Garot supprimant la liberté d’installation à la majorité de 155 pour vs 85 contre.  Auparavant, le Premier Ministre François Bayrou s’était prononcé, devant le CESE, en faveur de la régulation à l’installation des médecins transformant la PPL Garot en PPL Garot-Bayrou. Comment doit-on analyser ce vote ? Cela va-t-il améliorer l’accès aux soins comme le prétend Guillaume Garot ? 

Le premier enseignement est le nombre de votants. Alors que l’Assemblée Nationale compte 577 députés, la PPL, d’initiative transpartisane, visant à lutter contre les déserts médicaux, n’a réuni que 240 votants. L’accès aux soins serait-il un sujet secondaire pour 60% de nos députés ? Cela a de quoi nous interroger …

Le second enseignement est la prise de position des experts de notre système de santé. C’est en particulier le cas de deux anciens Ministres, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-Le Bodo, qui ont voté contre cette PPL. Mais c’est aussi le cas de Stéphanie Rist, ancienne rapporteuse générale de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale ou encore de Frédéric Valletoux, ancien Ministre, absent lors du vote, mais dont les prises de positions contre la coercition à l’installation ont été claires. Les députés qui ont voté ce texte avaient tous reçu, de la part de la CSMF, nos propositions afin d’éviter que le remède ne soit pire que le mal. Les ont-ils tous vraiment lues ?

Le troisième enseignement est l’opposition très ferme des maires. « On sait derrière que, pour nous, c’est la punition assurée », a déclaré Gilles Noël, maire de Varzy et vice-président de l’AMRF (Association des Maires Ruraux de France). « Pour nous, la régulation, c’est le miroir aux alouettes du milieu rural qui, derrière, se retrouvera chocolat ». ”Les jeunes médecins vont aller vers le salariat ». Même son de cloche du côté de l’AMF (Association des Maires de France). 

Le quatrième enseignement est l’opposition du secteur hospitalier comme en témoigne le soutien du Maire de Reims, Arnaud Robinet et de la Présidente de l’INPH Rachel Bocher.

Monsieur Guillaume Garot, Mesdames et Messieurs les Députés, ce vote est en effet historique ! Il ne vous reste plus qu’à voter l’obligation individuelle de PDSA et la suppression du secteur 2 et, en effet, vous porterez la responsabilité historique d’avoir rayé de la carte la médecine libérale et ses 2 millions de consultations quotidiennes. 

Nous n’allons pas rester sans réaction ! La colère va être grande ! 

Mais notre regard se tourne dès à présent vers le Sénat et sa capacité de raison garder et de construire, en lien avec les différents acteurs, des solutions efficaces pour l’accès aux soins et notre système de santé.

Docteur Franck DEVULDER

Président de la CSMF