La nouvelle convention médicale prévoit la création d’une consultation longue du médecin traitant en janvier 2026. La CSMF salue une avancée majeure pour la profession et pour les patients âgés, mais regrette le caractère restrictif de la mesure.
Le dispositif
La CSMF a finalement obtenu gain de cause. Les médecins traitants pourront prochainement réaliser une consultation longue, valorisée soixante euros, pour les patients de plus de quatre-vingts ans. Baptisée GL, cette nouvelle mesure englobe trois cas de figure particuliers : une consultation de sortie d’hospitalisation dans un délai de quarante-cinq jours (GL1), une consultation de déprescription pour les sujets hyperpolymédiqués (GL2) et une consultation d’orientation vers un parcours médico-social (GL3). Son entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2026. Certaines conditions sont toutefois posées : les GL1, GL2 et GL3 seront facturables au tarif opposable, chacune une fois par an et par patient. La GL2 concernera les patients ayant au moins dix lignes de traitements, et s’appuiera sur un bilan de médication prescrit par le médecin et réalisé par le pharmacien. La GL3 aura pour périmètre le remplissage du dossier médico-administratif pour l’obtention de l’allocation personnalisée d’autonomie dite APA. « Elle a vocation à être ouverte au dossier Via Trajectoire lorsque celui-ci est rempli par le médecin, selon des modalités qui devront être préalablement définies en Commission paritaire nationale », comme le précise l’article 78-1 de la convention médicale.
Intégralement remboursées par la Sécurité sociale, les consultations longues du médecin traitant ne remettront pas en cause la MIC et la MSH. Ces deux majorations seront maintenues dans les conditions préexistantes, mais elles ne seront pas cumulables avec la GL1. Selon le contexte, une seule des trois cotations pourra donc être facturée pour un même séjour hospitalier (MIC, MSH ou GL1). Dans le cas d’une consultation d’orientation vers un parcours médico-social avec remplissage du dossier pour l’obtention de l’APA, la majoration MPH pourra être appliquée, sans condition d’âge pour le patient et quelle que soit la spécialité exercée par le praticien, sauf si la cotation GL3 est facturée pour une même demande. Dans le cadre de la prise en charge des patients en fin de vie, le médecin traitant pourra réaliser une consultation à destination de l’un de ses aidants via la cotation MIS. Les modalités de recours à cette majoration seront prochainement définies par décision de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie… au regard de la règlementation en vigueur.
NB : les majorations MIC, MSH et MPH sont respectivement prévues par les articles 15.5, 15.6 et 15.9 de la Nomenclature générale des actes professionnels. La majoration MIS est également prévue par l’article 15.9 de la NGAP.
L’analyse
Les objectifs sont clairement affichés. La consultation longue du médecin traitant doit favoriser la prise en charge de la personne âgée de plus de quatre-vingts ans. Le champ d’application de cette mesure conventionnelle pose néanmoins question. Ces trois consultations seront uniquement réservées aux médecins traitants en secteur à tarif opposable ou ayant adhéré à l’option pratique tarifaire maîtrisée ou en secteur à honoraires différents lorsque la consultation ou la visite est facturée à tarif opposable. Autre restriction majeure : elles ne concerneront que les patients de plus de quatre-vingts ans, et non pas tous les patients en affection de longue durée – sans limitation d’âge – comme le préconisait ardemment la CSMF. Cette cotation ne sera par ailleurs applicable qu’une fois par an et par motif. Elle ne sera pas non plus majorée dans les DROM.
Le chiffre clé
60 euros
A l’instar de la visite longue, la consultation longue du médecin traitant pourra être cotée soixante euros dès le 1er janvier 2026, dans les conditions prévues par l’article 78-1 de la nouvelle convention médicale.