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DROM et Corse : le rendez-vous manqué

Les mesures spécifiques pour les territoires d’Outremer et la Corse sont bel et bien présentes dans la convention. Mais elles peinent à satisfaire les praticiens, confrontés à des difficultés spécifiques d’exercice et à une perte d’attractivité auprès des jeunes confrères.

Le dispositif

Comme c’est désormais le cas pour l’ensemble des territoires ultra-marins, la hausse des tarifs de consultation se traduit automatiquement par des augmentations supplémentaires pour les praticiens. A partir du 23 décembre 2024, le G en Martinique, à la Guadeloupe, à La Réunion, à Mayotte et en Guyane sera fixée à 36 euros. C’est 20% de plus qu’en Métropole, et cela représente une hausse de 8,40 euros par rapport au tarif de base actuel. Même évolution pour les autres consultations : 31,80 euros pour le CS ( 33,80 euros à Mayotte), 38,40 euros pour les gynécologues médicaux et les gériatres (40,40 euros à Mayotte), 37,20 euros pour les spécialistes MPR (39,20 euros à Mayotte), 60 euros pour les psychiatres ( 62 euros à Mayotte), 46,80 euros pour les pédiatres et pour les enfants de 0 à 2 ans (48,80 euros à Mayotte)….

La convention entend par ailleurs revaloriser l’exercice à domicile, en donnant un « coup de pouce » aux visites. Une nouvelle majoration de déplacement en montagne (MDM), d’un montant de 15 euros, sera applicable à partir du 1er janvier 2026, à laquelle s’ajoutera une hausse de 1 euro de l’indemnisation kilométrique. Un effort supplémentaire sera consenti pour les visites dans les DROM. Au 1er janvier 2026, l’IK en plaine sera établie à  0,75 € en Guadeloupe et en Martinique, 0,80 € en Guyane, à La Réunion et à Mayotte. Et l’IK en montagne (IKM) sera à 1,20 € en Guadeloupe et en Martinique et 1,30 € en Guyane, à La Réunion et à Mayotte. Pour la Corse, et toujours au 1er janvier 2026, le statut d’ile-montagne sera pris en compte : les visites pourront bénéficier des tarifs appliqués pour les collectivités relevant de la loi Montagne.

Enfin, du côté des actes de spécialistes, la valorisation des actes techniques bénéficiera d’un léger « plus » dans les DROM : le coefficient actuel de 3% appliqué sera augmenté à 4% à compter du 1er janvier 2026.

L’analyse

En dépit de ces avancées, les avis des praticiens concernés sont réservés, voire clairement négatifs du côté des médecins corses. Dans les DROM, il aurait fallu un choc d’attractivité plus conséquent, au vu de la faible attractivité de l’exercice libéral auprès des jeunes praticiens, des conditions de travail parfois très difficiles comme à Mayotte et en Guyane, et du poids accru des charges en raison de la nécessité d’importer la quasi-totalité des matériels et équipements requis. Pour les médecins corses, le compte n’y est absolument pas. Ils demandaient la création d’une 4eme zone spécifique, avec des honoraires spécifiques à la clé, et doivent se contenter d’entrer -en 2026- dans le seul cadre de la loi Montagne. L’ensemble des praticiens a émis un avis négatif sur la convention. Et ils appellent à tester la possibilité d’un OPTAM pour tous à titre d’expérience.

A retenir

La revalorisation des visites ne s’entend que pour celles réalisées aux horaires de la permanence des soins ou dans le cadre de la régulation. A noter également que les tarifs montagne s’appliquent si l’un ou l’autre des domiciles des patients ou le cabinet du médecin sont situés dans l’une des zones montagne définis par la loi. En Corse, les revalorisations sont permises sur l’ensemble du territoire.

Le chiffre

52,50 euros

C’est le montant de la majoration VRN (tarif identique en Métropole et dans les DROM) pour les visites réalisées entre 20h et minuit et 6H/8H à compter du 1er janvier 2026. Une majoration portée à 66 euros pour la tranche 0H/6H.